Fight for the scoop feat Cornelia

Fraîchement arrivée en ville quelques heures, notre arabe avait en main la photocopie d'un contact avec le lieu où elle devait se rendre. La brune avait dès lors rangé son voile, elle ne savait pas quel était le point de vue de celui-ci vis-à-vis de la religion musulmane. Cela lui avait déjà valut de rater quelques scoops ou même quelques regards critique à son égard. Lorsqu'on était journaliste, il fallait brosser les contacts dans le sens du poil. Cette manière d'agir était loin de convenir à Zohra. Mais face à tout un peuple américain, que pouvait-elle faire ? Rien, à part se taire. C'est peut-être pour cette raison qu'elle était restée en tant que journaliste, au moins, elle pouvait ouvrir sa bouche pour annoncer ou dénoncer.

Une de ses mèches bouclés alla au-devant de ses yeux. Celle-ci la glissa derrière son oreille.Ses yeux noirs regardèrent le lieu qui y était inscrit, ça lui semblait être le nom d'un restaurant ou plutôt d'un pub vu le nom. Une goutte se déposa sur la feuille qu'elle tendait. Puis une seconde. Et une flopée de gouttes les suivirent. La pluie commença à tomber.

«Génial. Comme si j'avais besoin de ça!» maugréa-t-elle.

La journaliste plia sa feuille en deux et la plaça dans la poche de sa veste kaki. En jetant un coup d’œil, elle y aperçut une vieille dame qui avait tout juste commencé à ouvrir son parapluie. La trentenaire s'avança dans la direction de la sexagénaire pour lui demander la direction. La droite, au fond puis à gauche. Elle remercia la femme d'un hochement de tête et courra en ces directions, la pluie battante sous sa veste kaki, qu'elle avait mis au-dessus de sa tête. Quelques minutes plus tard elle arriva vers l'enseigne en question. Ce n'est qu'au moment d'arriver devant la porte que la pluie cessa comme elle était venue.

«C'était bien la peine» murmura-t'elle, quelque peu dégoûtée d'être restée suffisamment longtemps sous la pluie pour être trempée.

La journaliste retira sa veste trempée de sur sa tête. Elle essuya ses pieds sur le tapis à l'extérieur, Zohra détestait amener de la saleté en plus qu'une femme de ménage aurait en plus à nettoyer. Elle ouvra la porte et y observa le petit peuple qui s'y trouvait. Jetant un rapide de coup d’œil, sortant sa feuille de sa poche, elle ne reconnaissait aucun signe qui pouvait lui faire reconnaître sa source. Aucune de ces personnes ne semblait avoir la tête de l'emploi. Il y avait bien une personne qui portait une chemise bleu, mais là encore celle-ci n'était pas chauve. Visiblement, trouver Charlie n'était pas possible à ce moment-là. A moins qu'il ne soit aux commodités. Zohra devait bien reconnaître que l'endroit était bien sympa. Elle se dirigea vers le comptoir pour demander si son informateur se trouvait là. L'employé, qui lavait un verra, leva les yeux vers une direction. La brune se retourna vers l'endroit désigné pour y trouver quelques têtes. Ne devait-il pas être seul ? Pourtant Sarah lui avait dit qu'il viendrait seul. La musulmane soupira, encore une qui faisait son boulot à moitié. Zohra l'avait bien dit à son rédacteur en chef de ne pas la prendre. Mais il n'avait rien écouté comme d'habitude! «C'est la seule qui peut supporter votre petit air, Mme Sabil!» lui avait-il répondu en restant collé à son pc. A cette réponse, elle avait claqué la porte, non contente de voir que cette femme était restée. La trentenaire remercia le barman d'un signe de main et s'avança vers la tablée.

«Bonjour, excusez-moi de vous déranger, je suis Mme Sabil, Martin Paul est...» elle se coupa elle-même, quelque peu surprise en découvrant ces deux personnes.

Les deux personnes étaient toutes les deux des femmes. Ni l'une, ni l'autre ne semblait être chauve.Une rousse, une blonde. Et cela ne semblait pas être une perruque. En plus, la rouquine était habillée avec un haut rose. L'écrivaine pensa qu'elles pouvaient presque former le trio des 3 super nanas, sauf qu'elles étaient un peu grandes pour ça Et surtout, elles avaient passés l'âge de combattre des super méchants. La brunette imagina la scène un court instant. Elle cacha un léger sourire. Non, il fallait rester sérieuse! Elle ne venait pas pour se faire des amis. Elle venait pour écrire un article, pas pour s'amuser à dire des bêtises. Elle reprit de nouveau la parole

« Attendez, vous êtes les sources ou je me trompe complètement ?» questionna la brune en haussant l'un de ses sourcils. Elle avait peur de comprendre ce qui était en train de se passer.

Les nuits de Cornelia se faisaient de plus en plus agitées, ses cauchemars étaient de plus en plus détaillés, toujours plus sombres. Elle avait pris conscience que sa vie n'était pas la seule à être en danger, depuis qu'elle avait rêvé qu'un de ses proches mourait à sa place, tombant dans un piège qui lui était destiné. L'homme qu'elle devait épouser dans quelques mois, ne s'en rendait même pas compte, il n'avait jamais remarqué une seule fois qu'elle se réveillait dans la nuit, il dormait à poings fermés. La jeune femme ne pouvait empêcher d'envier cette insouciance, même si lui aussi devait avoir des problèmes, cela ne nuisait pas trop à son quotidien. Un mécanicien lui avait dit qu'on avait trafiqué sa voiture, que c'était un avertissement, depuis elle touchait de moins en moins à sa voiture, elle commençait même à ne plus monter à l'intérieur. Désormais elle appelait des taxis, mais à l'ancienne, sans l'aide d'une application ou même d'un téléphone, ainsi elle était plus difficile à tracer, surtout qu'elle changeait toujours d'endroit pour en demander un. Cela appliquait qu'elle devait attendre le plus souvent, mais que valaient quelques minutes à perdre face à un gain de sécurité considérable ? Rien. Aujourd'hui c'était un peu plus compliqué que les autres jours, car elle avait un rendez-vous secret, elle ne trouva rien de mieux que de demander à descendre à une quinzaine de minutes à pieds de l'endroit où elle devait se rendre. Elle avait un drôle de pressentiment, à cause de l'endroit choisi, il s'agissait d'un bar où se retrouvaient des fans de sport, elle avait entendu dire qu'un ou deux membres de la légion s'y rendaient régulièrement, était-ce une coïncidence ? Ou était-ce leur QG ? Cela voulait peut-être dire que l'homme qu'elle devait y retrouver en faisait partie et cela lui donnait beaucoup d'espoirs, puisqu'ils étaient réputés dans la recherche de personnes, de cas qui semblaient désespérés. Elle rentra à l'intérieur et son regard fureta de droite à gauche, il semblait y avoir trois hommes, le barman et deux clients ensemble, ainsi qu'une rousse. Il devait être seul, alors était-il en réalité une femme ? Cornelia s'approcha d'elle en douceur et découvrit son visage, pourquoi avait-elle cette impression de déjà vu ? Ses sourcils se froncèrent, elle n'aura même pas le temps de lui demander quoique ce soit puisqu'une brune les rejoignit. La nouvelle venue ira droit au but, en leur demandant si elles étaient les sources. La journaliste entrouvrit la bouche, mais aucun son n'en sortit, elle pensait avoir saisi ce qu'il se passait. « Non, je pense que nous avons rendez-vous avec la même personne, ce qui n'était pas prévu. » Elle disait cela avec un certain calme, cela pourrait être un malentendu, une erreur de sa part, même si cela semblait un peu trop d'inviter trois personnes à la fois sans l'avoir fait exprès. Cornelia se retourna immédiatement quand elle entendit l'entrée s'ouvrir, un homme à l'air satisfait s'avança vers elle et leur demanda de bien vouloir le suivre, il ouvrit une porte réservée au personnel et les attira jusqu'à la réserve. « Mes dames, je vous ai convié ici suite à une sélection drastique. Vous avez été nombreux à vouloir mes informations sur l'hôtel et je peux vous assurer qu'elles valent son pesant d'or. » Tout devenait clair comme de l'eau de roche, il voulait leur soutirer un maximum d'argent plutôt que de donner l’exclusivité pour une petite somme prévue à l'avance. « C'est donc pour cela que je vais lancer une enchère. » La blondinette roula des yeux, ne pouvait-il pas faire cela à l'avance, plutôt que de les confronter toutes les trois ? Cétait une perte de temps qui n'était pas nécessaire. L'Abernathy était plutôt confiante, même si les fonds de son journal ne suffisaient pas, elle pouvait compléter en déboursant de son argent personnel. Elle ne pensait pas ses rivales aussi déterminées qu'elles, car elles devaient juste vouloir un scoop alors qu'elle voulait avant tout retrouver ses proches disparus. « Alors qui lance les hostilités ? » La rouquine sortit de sa réserve, elle proposa un premier montant, plutôt généreux. Finalement, elle n'était peut-être pas la seule à avoir de la détermination, mais elle ne se laissera pas démonter par si peu. « Je vous propose le double. »

Zorah leva les yeux au ciel suite à l'annonce de la blonde. Horreur et damnation! L'arabe était plus qu'énervée d'être rentrée dans un pareil coup. Elle maudissait l'informateur. Il y avait vraiment des gens prêts à tout pour gagner un peu plus. Elle maudissait de nouveau l'informateur et la société capitaliste des USA. Pendant que Zohra passait en crible toutes les choses péjoratives que l'état possédait, l'informateur arriva. Loin de respirer la joie de vivre, la brune avait des éclairs dans les yeux à l'approche de l'homme. Elle allait tout ça au clair. Il n'était pas question de la faire tourner pour une bourrique. Elle suivit, en maugréant, l'homme en question jusqu'à la réserve. Celui-ci leur fit un topo et celui-ci acheva la moue boudeuse. En effet celle-ci fut remplacée par une bouche dégoûtée et des yeux qui lançaient des éclairs à cet informateur de malheur. Que n'aurait-elle donné pour qu'il soit foudroyé sur place! Maintenant, l'arabe se maudissait d'avoir enlevé son voile. Elle aurait pu se faire recaler tout simplement et crier au scandale de cette discrimination. Alors qu'ici, et bien c'était le jeu.
La brune attendait la réponse de ses compères. Etaient-elles tout aussi énervées de la tournure de cet évènement? Enjouées ? Ou tout simplement indifférentes ? Finalement les super nanas avaient décidés de prendre parti au petit jeu mesquin du crâne chauve.

Elle prit un instant pour souffler, réfléchissant, cherchant dans ses pensées une sorte de réponse à ce qu'elle devait faire. Loin d'elle l'idée de fuir. Mais cette situation ne l'enchantait guère. Combien pouvait-elle bien mettre? Pas des millions, on n'était pas au mariage de personnalités publiques, ni là pour le cliché d'une naissance royale. Juste pour une information d'un possible fait divers. Et encore... La musulmane semblait sentir un mauvais tour de passe-passe. S'il leur faisait ce tour-là, pourquoi ne viendrait-il pas avec de fausses informations ?

«Je veux bien participer au jeu de la bonne paye. Toutefois...»

Zohra aimait laisser planer le suspence, créer une petite ambiance. Comme un écrivain le ferait.

«Qui me dit que vous ne vous payez pas de nos têtes, à toutes les trois ?» questionna-t'elle de manière un peu rude tout en le pointant de son doigt d'un air accusateur.

«Après tout, vous auriez pu tout simplement nous dire un prix qu'on aurait pu négocier. Alors c'est pour ça que je dois vous avouer, cher monsieur, que je doute que votre information puisse valloir AUTANT d'argent. A moins que nous n'ayons un petit aperçu visuel, ou même sonore de celle-ci. » déclara-t-elle.

Se faire rouler elle ne le souhaitait pas. Mais rouler dans la farine d'autres collègues? Très peu pour elle. Le métier était déjà difficile comme ça, il ne fallait pas non plus qu'elles se tirent toutes les trois dans les pattes. Néanmoins, suite à ces annonce, la brune sortit une liasse de billets.

«Et vous suivrais de très prêt, vous pouvez en être sûr...» dit-elle tout en regardant les deux autres femmes.

**Contenu sponsorisé**

» CORNELIA ═ Eternal flame
» CORNELIA ═ Follow your soul. It knows the way.
» Nos chemins se recroisent...encore Feat Anatoli